6 Février - 28 Mars 2009 |
INFLUENCE POP
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Exposition de groupe
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galerie jerome de noirmont
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Ruth et les bigoudis, 1982 - Photographie peinte - pièce unique - Modèle : Ruth Gallardo - Encadrée par les artistes - avec cadre : 57,6 x 45,8 cm
communique de presse
Le « Pop Art », courant pictural majeur né en Angleterre dans les années 50 et qui a explosé ensuite aux Etats-Unis, en particulier à New York, a marqué plusieurs générations d’artistes en consacrant le retour spectaculaire de la figuration, face à l’expressionnisme abstrait alors dominant, et en réintroduisant l’objet dans l’œuvre, selon un esprit néo-dada. Art populaire, éphémère, consommable, peu coûteux, produit en série, jeune, spirituel, sexy, séduisant, tel que le définissait Andy Warhol, il consacre des sujets empruntés directement à la culture populaire et véhiculés par la bande dessinée, la publicité, les magazines, le cinéma, la télévision…
En créant ainsi des « images d’images », le Pop Art mit en évidence l’emprise des moyens de communication sur l’imaginaire collectif et les liens entre art, publicité, mode et argent. Parallèlement, il offrit une nouvelle liberté aux artistes, qui explorèrent de nouveaux moyens techniques et plastiques issus de l’univers de la pub et des media, avec des reports photographiques et sérigraphiques, des couleurs clinquantes, une peinture lisse aux contours nets, des modifications d’échelle et des répétitions sérielles d’images.
A l’aube du XXIe siècle, l’influence du Pop Art est universelle et multiple, s’exprimant par son héritage tant intellectuel, lié à des notions de consommation de masse et d’impact de l’image, que plastique, avec une iconographie très identifiable, qui valorise de manière égale des objets dérisoires de notre quotidien, des personnalités du monde du spectacle et des faits divers…
Jeff Koons est le « fils spirituel » de ce mouvement, qu’il décrypte au travers d’une attitude « post-duchampienne », qui refuse tout tabou entre beaux-arts et culture populaire, basant ses œuvres sur des objets familiers et une imagerie ludique. Les Monkey Train (2007) qui seront exposées pour la première fois sont de nouvelles sérigraphies à 40 exemplaires créées avec l’imagerie de la série Popeye.
McDermott & McGough, dans leur démarche atemporelle, se réapproprient les codes esthétiques et picturaux d’une époque pour nous y replonger. Dans leurs dernières peintures, ils juxtaposent photographies noir & blanc, bandes dessinées colorées et écrans de TV factices pour dénoncer à leur manière les travers et malheurs que cachait l’univers lisse et glacé de l’American way of life tel que dépeint par les publicités et les magazines américains des années 60.
Né en 1956 en Ecosse, David Mach est lui aussi un digne héritier du « Pop Art », mais dans une appréhension plus britannique qu’américaine. Sa démarche initiale est effectivement de dénoncer la sur-production dans notre économie contemporaine en utilisant des surplus d’objets de notre quotidien pour réaliser ses sculptures ; ici, ce sont des bouteilles de Pepsi qui composent l’installation So long and thanks for all the fishes (1985). Aujourd’hui, ce sont les figures iconiques de notre société contemporaine qui sont les sujets de ses têtes en allumettes : Lénine, Elvis, Barbie... Sa palette très vive et contrastée ajoute à l’aspect « décalé » de ses œuvres, comme leur titre chargé d’humour ; on se trouve là au sein d’une culture pop mêlée à la légendaire excentricité britannique !
Plus jeune que tous ces artistes, Benjamin Sabatier a créé une œuvre toute entière axée sur la transposition dans l’art des systèmes économiques actuels de consommation, production et distribution. Aujourd’hui, après les Peintures en kit composées de punaises, les Bacs faits de bacs à glaçons emplis de papier magazine froissé, dans le même esprit des Colonnes en bois et catalogues de vente par correspondance, il nous livre ses dernières IBK Scotch Towers (2008), des totems multicolores formés par empilement de rouleaux de ruban adhésif.
Aux côtés de ces artistes plasticiens dont les créations peuvent ainsi naître d’une attitude pop, les photographes nous montreront une influence issue essentiellement d’une esthétique pop aux codes picturaux bien définis.
À leurs débuts au milieu des années 1970, c’est précisément l’imagerie Pop qui a inspiré Pierre et Gilles, car c’est celle de leur univers, lié au spectacle et au monde de la nuit, à la publicité et aux magazines, aux domaines de l’art comme de la mode. Leurs premières créations communes, telle Ruth et les bigoudis (1982), ou leur premier autoportrait, Perversion (1977), mettent ainsi en scène des personnalités issues de ces univers sur des fonds très graphiques aux couleurs vives et tranchées, sur lesquels est « apposée » l’image du modèle, sans mise en perspective.
Outre ces œuvres historiques, La rage de vaincre (2005) nous permettra d’appréhender cette influence du « pop » sur une partie de leur création. Aujourd’hui celle-ci s’exprime surtout par une symbolique pop, dans certaines œuvres uniquement, avec une palette de couleurs toujours très vives et très contrastées, des artifices décoratifs « glamourisants », et par le choix des sujets (ici, en référence au cinéma et aux mangas, un samouraï en super-héros contemporain) et des modèles, puisque comme chez Warhol, leur travail a toujours mis célébrités et anonymes sur un pied d’égalité.
Valérie Belin, dont la démarche photographique était axée jusque récemment sur la représentation de l’objet, a toujours choisi les sujets de ses séries, en particulier les objets, pour leur statut photogénique, donc à la fois pour leur empreinte lumineuse et pour leur « potentialité » picturale, qu’elle exprime grâce à un agrandissement de l’objet et à un cadrage très serré qui l’isole de tout contexte. C’est le cas des robots auxquels elle consacre une série en 1998. Quand en 2004 elle photographie des paquets de chips, elle s’intéresse alors à l’objet pour sa puissance d’évocation… Les packagings choisis ont tous une valeur visuelle évidente, avec des lettrages et une charte graphique très remarquables, précisément très « pop ».
Chez Bettina Rheims, le Pop Art est une source d’inspiration parmi d’autres, au même titre que l’art pré-raphaélite ou la sculpture du XIXe… Les œuvres de la photographe française sont toujours imprégnées d’une influence artistique, celle d’un ou plusieurs courants ou maîtres qui ont marqué son apprentissage de l’art. Quand elle décide de livrer sa version contemporaine de la Bible intitulée INRI, c’est au Pop et à ses codes colorés que Bettina Rheims fera référence pour actualiser son sujet ; le triptyque qui sera exposé, La Tentation de Jésus, avril 1997, Ville Evrard, en est certainement l’exemple le plus frappant.
CONTACT PRESSE : Emmanuelle de Noirmont
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Visuels 300 dpi disponibles sur demande auprès de la galerie.