Cette quatrième exposition personnelle de Penck à la galerie nous dévoilera ses œuvres les plus récentes, quelques semaines seulement avant le début de la grande rétrospective que lui consacrera le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris du 14 février au 12 mai 2008. Lors de sa dernière exposition en 2003 à la galerie, intitulée Ereignisse im Unbekannten (Evénements dans l’Inconnu), Penck s’intéressait avant tout à la composition de la toile, dans laquelle l’explication rationnelle disparaissait face à un désir d’abstraction de plus en plus présent. Aujourd’hui, Penck poursuit cette réflexion plus avant encore, tout en marquant un véritable tournant dans son expression picturale.
L’analyse et la représentation du rapport entre signes, symboles et figures se poursuivent,
la FIGURE elle-même, plus abstraite, plus composée et plus complexe devenant une forme. Les ensembles d’idées, de sentiments et d’expériences apparaissent telles des figures synthétiques, de la même manière que des scènes, des paysages et des natures mortes.
La bande de temps se déplace lentement de UR à END, si bien qu’on assiste à la composition d’une structure faite de signaux, qui prennent la forme d’une figure, dans laquelle les contrastes sont tant minimisés que maximisés et dont la palette est réduite à quelques couleurs de base. (Penck, septembre 2007)
À travers les 24 nouvelles toiles exposées, Penck s’éloigne de toute conception illusionniste ou trop proche du réel et évolue vers des figures et paysages synthétisés, réduits à des formes abstraites au graphisme volontairement primitiviste, marquant ainsi une différence visible avec ses peintures antérieures.
Cette abstraction de l’œuvre s’accompagne d’une complexification des formes et d’une présence visuelle accrue des signes et symboles ; formes et signes sont ainsi enchevêtrés dans des rapports d’échelle parfois diminués, parfois agrandis, dessinant une structure qui couvre la toile jusque dans son moindre recoin. La couleur apparaît ici comme une composante essentielle de la structure abstraite globale. Tirée d’une palette réduite, où prédominent les couleurs de base et quelques autres tonalités très franches, la couleur vient interférer dans le rapport entre signes et formes. Parfois, elle en délimite les contours, simplifiant ainsi la lecture de l’œuvre, ou à l’inverse, elle imbrique leur structure graphique dans une composition colorée autre, ajoutant alors à la complexité de l’œuvre.
Comme toujours chez Penck, les sujets d’inspiration sont multiples et mêlent réalités, pensées et sentiments, parfois au sein d’une seule et même œuvre. Cette absence de délimitation dans le sujet évoqué entre le réel et le mental ou le sensible se retrouve dans la volonté de l’artiste de ne pas trancher entre figuration et abstraction, passant souvent de l’une à l’autre. Ainsi, dans ses recherches plastiques, si Penck est toujours resté attaché à la figure, il n’en a jamais été totalement prisonnier, évoluant parfois aux limites de l’abstraction, à l’instar de certaines séries de peintures des années 70 qu’il réalisa sous le pseudonyme TM. Aujourd’hui, dans ses dernières créations, il fait évoluer la figure de plus en plus synthétisée vers la forme, c’est-à-dire vers son essence structurelle. Ainsi les tableaux, toujours titrés, continuent d’évoquer une réalité car l’abstraction n’est pas chez Penck une forme de négation mais une exploration différente et approfondie des choses.
Les 4 sculptures en bronze qui seront exposées, nous permettront de mieux appréhender encore cette volonté marquée d’atteindre et de révéler l’essentiel. En effet, plus anciennes, datées de 1993 à 1998, elles nous montrent que, plus vite et plus loin encore que sa peinture, la sculpture de Penck a évolué constamment depuis 1977 vers l’abstraction. Car Penck se considère à la fois comme un peintre et un sculpteur, s’offrant ainsi deux manières différentes d’appréhender le monde et la réalité environnante. Comme la peinture, la sculpture est chez lui une expérience autonome, qui pourtant révèle une même quête, à l’image de celle définie par Paul Klee : L’Art ne reproduit pas le visible, il rend visible.
Un catalogue est publié à l’occasion de cette exposition, disponible partir du 22 novembre. Texte de Eric Troncy.
CONTACT PRESSE : Emmanuelle de Noirmont / Ludyvine Travers-Pitrou
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Fermeture de la galerie du 23 décembre au 1er janvier 2008.
VISUELS 300 dpi disponibles sur notre site / codes d’accès sur demande à la galerie.