DORA BUDOR
Exposition Spring, Swiss Institute
Sculptures réalisées à partir d’accessoires tirées des films « The Fifth Element » (1997), « Johny Mnemonic » (1995) and « Batman returns » (1992), avec armature en acier, résine epoxy, prothèses en latex patinées, polymère acrylique avec pigments en suspension, peinture « effets spéciaux », visserie et tubulaire en métal.
Le Swiss Institute a présenté Spring, la première exposition institutionnelle entièrement consacrée à Dora Budor (née en 1984), artiste croate basée à New York. L’œuvre de Budor explore la représentation d’expériences émotionnelles et physiques contenue dans les sous textes idéologiques du cinéma grand public. L’artiste s’intéresse en particulier aux méthodes de production et effets spéciaux hollywoodiens, où les idées passent par les états différents de matérialisation, fictionnalisation et numérisation. En utilisant les stratégies cinématiques de l’affect, Budor compose de façon organique des sculptures et des installations architecturales à partir de décors miniatures de cinéma. Elle appelle ce procédé « réanimation », reconnaissant ainsi l’histoire fictionnelle de ces objets récupérés, tout en les recontextualisant pour leur donner une seconde vie.
L’artiste s’intéresse aux méthodes de production et effets spéciaux hollywoodiens, où les idées passent par les états différents de matérialisation, fictionnalisation et numérisation.
À la limite entre la tuyauterie de chauffage et les vaisseaux sanguins, les sculptures hybrides présentées au Swiss Institute s’enroulent autour de miniatures architecturales aperçues dans les films à succès, tels que "Le cinquième élément", "Batman : le défi" et "Johnny Mnemonic". Ces structures couvertes d’une patine artificielle, de poussière et autres saletés, deviennent les fossiles d’expériences cinématographiques. En exploitant les phénomènes de coalescence, de mutation et de circulation, les œuvres flirtent avec le statut d’objets autonomes, conduits par des pulsions de mort.
À propos du fond noir qui entoure ses sculptures, Budor déclare : « Les changements climatiques ont provoqué la réapparition de bactéries sur le corps de certaines momies, parmi les plus anciennes du monde, conduisant à la décomposition rapide de leur peau plusieurs fois millénaire en une substance noire et gluante. Ces corps historiques autrefois considérés comme stables, rigides et sans vie, sont soudainement transformés par des forces biologiques et écologiques, d’une façon toute frankensteinienne – symbolique du moment présent. »
Elle vit et travaille à New-York.