September 27 - November 23, 1996
A.R. PENCK
LA MORT DU TEMPS
galerie jerome de noirmont

exhibition release

L´oeuvre de Penck n´est pas oeuvre des origines, au sens où les origines invoquées ne sont ni pures ni transparentes. D´emblée, Penck situe son expérience au sein du désastre dont il a été, enfant, le spectateur à Dresde : "En 1945, écrit-il, j´ai vu la ville en feu [...] . J´ai vécu le désarroi et la catastrophe que constituait la décomposition d´une hiérarchie par l´anéantissement militaire. Ce furent pour moi les événements les plus importants et les plus impressionnants de ma jeunesse."

    Ce n´est pas maniérisme biographique ou psychanalytique. Les origines de Penck n´ont rien à voir avec l´innocence de l´enfance, elles sont bien entachÈes de mort, marquÈes du sceau de la destruction.

    La peinture de Penck n´est pas un primitivisme, comme elle n´est pas un formalisme. Elle ne s´inscrit pas dans une perspective idéaliste et nostalgique, car elle a pour ambition de prendre en compte les mouvements de la vie.

    L´oeuvre de Penck est de part en part traversée par cette fissure originaire. C´est elle qui est au coeur de la situation existentielle et politique de Penck : celle d´un pays déchiré d´avec lui-même. Penck affronte cette difficulté avec exigence ; jamais il ne tentera de l´occulter ou de la masquer.

    Il y a chez Penck une formidable volonté de clarté et d´efficacité, aux antipodes à la fois de la grisaille bureaucratique et du désordre capitaliste. A ces systèmes qui se font face, militairement et idéologiquement, Penck, crânement, oppose la franchise et la rugosité de son propre système pictural. Ce n´est pas par l´irrationalité où la fuite vers le monde des formes "pures" que le peintre entend s´opposer aux systèmes dominants, mais par la prise en compte sérieuse du fonctionnement même de ces structures.

    Le "schématisme" des oeuvres de Penck n´est pas le signe d´une régression, mais au contraire la marque d´une volonté de clarification commune à toutes les activités théoriques. "La simplification et la tendance à l´archaïsme, précise Penck, relèvent d´une même tendance, que cela soit dans l´art, dans la technique ou dans la science."

 

 

 

Der Tod der Zeit

Ich sah, wie Zeit und Raum in einem Punkt verschwanden
Und sah, es waren zwei, die sich bewegten
Hier waren sie noch da, dort kamen sie abhanden
Identisch, jene seltsam mich erregten.
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Die Symetrie, die in sich selbst verscwindet
Zwei Gleiche haben sich gleichstark vernichtet
So wie ihr Weg sie aneinander bindet
Von weither aufeinander zugerichtet.
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Die Doppelg‰nger im Dual gefangen
L¸schen sich aus gebunden an die Zahl
Kommen ans Ende ihres Weges, sie gelangen
an diesen Ort. Sie haben keine Wahl.
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Es stirbt die Zeit, es stirbt mit ihr der Raum
Es stirbt die Form. Es stirbt ein k¸hmer Traum

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La mort du temps (traduction littérale)

J´ai vu comment le temps et l´espace disparaissaient en un point
Et [je] voyais, ils étaient deux qui se mouvaient
Ici ils étaient encore là, là-bas ils manquaient
Identiques, ils m´attiraient étrangement.
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La symétrie qui disparaît en elle-même
Deux équivalents se sont détruits avec la même force
Comme leur chemin les lie
Depuis longtemps ajustés l´un à l´autre.
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Les sosies prisonniers de leur dualité
S´éteignent liés au chiffre
Arrivent à la fin de leur chemin, ils atteignent
ce lieu. Ils n´ont pas le choix.
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Le temps se meurt, l´espace meurt avec lui
La forme se meurt. Un rêve téméraire se meurt.

                                                            A.R. Penck, Berlin, 1996.